Le sud : île paradisiaque et plantation de poivre (Cambodge)
20 janvier 2020 - 28 janvier 2020
A peine retrouvée, il est déjà temps de quitter Sophoan. La cambodgienne prend le temps de conduire ses amis jusqu’à la gare de bus de Phnom Penh.
Mes maîtres sont les derniers à monter dans le bus, avant que le chauffeur ne démarre en trombe pour rattraper ses deux minutes de retard !
Quelle ne fut pas la surprise de mon maître lors de la pause, de croiser Marc aux pissotières !
Sisi souviens toi, il faisait parti de ma gang des fous du guidon à parcourir la boucle de Ha Giang, dans le nord du Vietnam. Il est dans le même bus que mes maîtres, et va à la même destination !
Je suis aussi content que mes maîtres de tomber sur lui, et je ne suis pas au bout de mes surprises.
Alban attend aussi mon couple à Kampot. Lui aussi rencontré pendant le volontariat au Vietnam, mais en tant que client cette fois.
Il a déjà repéré les bars de la ville et donné rendez-vous dans un endroit où la bière est à 0,50$ pour le plus grand bonheur des européens.
Marc se joint bien évidemment au groupe, et chacun raconte ses dernières semaines de voyage. La soirée se termine évidemment au Night Market.
Sur les conseils d’Alban, Marc et mes maîtres louent des scooters et prennent la direction de Kep.
Un peu avant la ville, ils quittent la route principale et s’engagent sur une piste poussiéreuse de terre rouge. Les 30 prochaines minutes changent du bitume qu’ils viennent de quitter !
Il faut faire une pause de temps en temps à cause de la poussière omniprésente, qui empêche de voir et de respirer convenablement.
Quand ils arrivent enfin à « La Plantation », ils sont recouverts de cette particule rouge et il fait très chaud.
Un couple franco-belge a créé cette ferme de poivre en 2013, et la visite guidée qui attend mes maîtres mettra très bien en lumière le projet social et environnemental autour de ce projet.
Il faut savoir que depuis le régime des Khmers Rouges (1975-1979), les planteurs de poivres délaissèrent leur culture jusqu’en 2005 !
En 2010, le poivre de Kampot fut le premier produit cambodgien à recevoir une Indication Géographique Protégée; grâce aux techniques de récolte à la main, sa culture traditionnelle, ses répulsifs naturels et son terroir unique.
En plus de redynamiser ce savoir faire, « La Plantation » emploie 150 locaux à plein temps, et près du double durant les 5 mois de récolte, ce qui en fait le premier employeur de la région.
Les enfants aussi sont aidés ! L’entreprise finance l’école primaire du village qui accueille plus d’une centaine d’enfants. A la fin de ce cycle scolaire, 3 enfants se verront sponsorisés leurs études secondaires à l’école privée de Kampot.
Enfin, les propriétaires participent à la conservation du patrimoine architectural Khmer. Ils achètent différents types de maisons en bois vouées à la destruction, pour les faire remonter sur la propriété.
Inutile de te dire que les français ont été conquis par la visite de cette belle entreprise, qui tient à sauvegarder le passé, agit vraiment au présent et prépare activement le futur !
Ce poivre a été élu meilleur poivre du monde. Les différentes variétés viennent des mêmes arbres, à l'exception du poivre long qui est une vigne de la famille des poivrons. Les grains sont récoltés à la main un par un, les techniques de transformation et les protocoles de maturité permettent à La Plantation de développer plusieurs couleurs, saveurs et arômes.
Mais la journée ne s’arrête pas là et les 3 français ont faim. Direction Kep et son célèbre marché aux crabes !
Une fois le stand sélectionné avec soin et la commande passée, la vendeuse envoit quelqu’un chercher les crustacés bleus directement dans la mer.
Elle les balance négligemment dans son wok en y ajoutant une sauce un peu épicée et à l’ail.
Ce qui ravit mes maître et Marc, qui s’en régaleront avec des brochettes de poissons et de calamars cuites au feu de bois.
Ils traîneront dans Kep jusqu’au coucher de soleil et rentreront à Kampot de nuit, en espérant ne pas se prendre trop de moustiques dans la figure à 80 km/h…
Après avoir profité de la ville et de leur ami Marc, il est temps de reprendre le bus pour la pire ville du Cambodge : Sihanoukville
Le bus est presque aussi vieux qu’eux mais est étonnamment plutôt confortable !
Ils avaient entendu beaucoup de rumeurs sur cette ville où investissent en masse les chinois…
Je peux dire qu’ils n’ont pas été déçus de ce qui devrait devenir le nouveau Macau chinois, c’était comme les voyageurs l’avaient décrit. Peut-être même pire ?!
Je te laisse imaginer : des immeubles de plus en plus hauts inachevés à perte de vue, la route qui semble être en éternelle construction est ultra poussiéreuse, les chauffeurs de la mafia des tuk-tuk très insistants (voir agressifs) et qui pratiquent des prix exorbitants…
Bref avant même d’arriver, tu as déjà envie de repartir !
Je n’ai compris que quelques temps après pourquoi mes maîtres ont décidé de venir icite.
Ils embarquent dans un bateau assez rapide, avec une cinquantaine d’autres touristes. Une petite heure plus tard ils débarquent sur une île qui me fait tout de suite oublier l’immonde cité chinoise que nous avons traverser avant.
L’eau est claire, le sable fin, les maisons ont un étage maximum et les gens ont l’air vraiment détendu.
Les voilà au village de M-Pai Bay sur l’île de Koh Rong Sanloem.
Ils filent déposer les sacs à la guesthouse avant de goûter l’eau chaude du Golfe de Thaïlande.
Puis ils se baladent dans ce petit village, s’imprègnent de l’ambiance festive qui y règne. Mon maître joint une partie de beach volley alors que Delphine se repose dans un hamac. Ils se retrouvent pour un verre et vont se coucher avec le soleil.
Ils font un passage matinal au Cliff Hostel et son spot de snorkeling. L’eau est chaude, limpide et remplie de poissons et coraux de couleurs et tailles différentes et variées.
Ca leur rappelle les Philippines ! Pendant le repas, ils font connaissance avec un couple de français. Ces volontaires leur conseillent de faire une excursion avec Clayton.
Ils ont le temps de réfléchir en chemin de Long Beach. Le banc de sable de près d’un kilomètre de long est très photogénique, surtout qu’il y a peu de monde.
Néanmoins ils décident de s’enfoncer dans une partie encore moins fréquentée de l’île.
Il faut marcher une bonne demi-heure dans la jungle tout en suivant la côte, avant d’arriver à la Clear Water Bay.
Il y a peut-être cinq autres humains sur cette étendue de sable blanc. Les plus pressés prennent un bateau, mais la plupart s’y rendent par la jungle.
Mes maîtres profitent de cette plage paradisiaque presque absente de vie humaine, la seule chose entachant la beauté de cette vue étant les immeubles en construction de Sihanoukville (avec le super zoom de ma maîtesse). Ils rentrent au village tant qu’ils ont encore de la lumière.
C’est autour d’une pizza qu’ils remarquent quelque chose qui les interpelle !
Les patrons turcs de la pizzeria où ils dînent, embauchent 3 cambodgiens pour 6 volontaires européens.
En y regardant de plus près, presque tous les restaurants, bars ou guesthouses recrutent des volontaires !
La plupart ne sont même pas tenues par des cambodgiens.
Ayant déjà fait pas mal de volontariat et connaissant la différence entre volontariat et travail dissimulé (point 6 de cet article), l’ambiance de l’île change radicalement à leurs yeux.
Même si le chef du village résiste encore et toujours aux acheteurs chinois, les "westerns" ont eux plus de chances apparement.
Il est temps de retrouver Clayton au petit matin, après avoir déposé nos sacs au Cliff Hostel. C’est venteux mais il assure qu’il nous emmènera dans des coins à l’abri.
Première désillusion quand il ne monte pas sur le bateau avec les touristes.
Il nous présente Marco, un autre "western" qui est censé servir de guide pour la journée.
Il se révélera aussi incompétent que désintéressé, préférant boire des coups ou fumer des cônes plutôt que de modifier son planning en fonction des éléments…
Même si la Sunset Beach est magnifique, on y retrouve encore des volontaires français pour moins d'une dizaine de bungalows…
Lors de la baignade, ma maîtresse met le pied sur un oursin perdu au milieu du sable blanc.
Un beau cambodgien lui apporte de quoi retirer l’aiguille, se désinfecter et un pansement.
Il est temps d’aller au dernier spot de plongée en tuba avant le coucher du soleil. Enfin, il y a pleins de belles choses à admirer, mais plus assez de lumières.
C’est frustré que les français reviennent au port ! Clayton offrira une bière pour s’excuser…
C’est le lendemain matin que mes maîtres quittent l’île. Obligés d’attendre quelques heures leur bus à Sihanoukville, ils sont heureux de monter dedans et de quitter cette ville.
Le trajet jusqu’à Phnom Penh dure 6 heures, et en fin de journée les revoici chez Sophoan.
Quand mes maîtres arrivent, la famille de la cambodgienne joue à des jeux d’argent, mais une surprise les attend. Pascal, le mari de Sophoan, et ses deux fils sont fraîchement arrivés de Chine pour quelques jours.
Plus tôt dans la journée, la famille s’était réunie pour une cérémonie bouddhiste afin de présenter la petite Alexandra.
Pascal accueille chaleureusement les voyageurs et explique en détails ce qui se passe en Chine avec le Covid-19.
Lui et ses enfants n'ont pas le droit de retourner en Chine avant deux semaines, et pas avant fin mars (donc un peu plus de deux mois) pour Sophoan. Heureusement pour eux qu'ils savent où se loger d'ici là !
Après un rapide repas, c’est au tour de mes maîtres de joindre le jeu de dés. Ils échangent quelques riels et parient avec Sophoan et sa famille.
Le frère de la cambodgienne n’aura pas de pitié, la banque rafle leurs économies du jour !
Mes maîtres ont bien fait de dîner léger la veille, car Sophoan et Pascal les emmènent chez Khéma et son fabuleux brunch !
Il faut bien avouer que même si les français raffolent des mets asiatiques, manger de bons plats de "chez eux" et du pain les ravis.
La balade dans Phnom Penh en voiture qui suit est apocalyptique, tous les commerces ou presque sont fermés pour le nouvel an chinois. Etrange sensation dans la capitale effervessente du Cambodge.
Pour le plus grand plaisir de Pascal, son magasin de fin de série reste ouvert. Il le dévalise et insiste même pour offrir une robe à ma maîtresse. Et comme elle lui va si bien, elle ne peut refuser !
Mon couple de voyageur se rend ensuite à l’ambassade du Laos pour commander leur visa.
En effet la frontière Cambodge/Laos semble être une des plus corrompue d’Asie, ils préfèrent s’y rendre avec un visa valide en poche.
Il est temps de rentrer chez Sophoan pour profiter d’elle. Sa maman et sa tante préparent un véritable festin pour le dîner ! Mes maîtres apprennent que sa tante tient un restaurant à Kampot, et regrettent de ne pas l’avoir sû plus tôt.
Ce soir, c’est un blackjack cambodgien au casino familial, et les français ont bien l’intention de se refaire de la veille ! La veine sourit à tous les joueurs et la banque déclare la fin du jeu, une fois que le frère se Sophoan a vidé toutes ses poches !
Marc est aussi à Phnom Penh, il rejoint mes baroudeurs pour un déjeuner très spécial !
Sur les conseils de l’amie de Guillaume, les trois français vont visiter PSE (Pour un Sourire d’Enfant). Delphine est vraiment contente d'y aller car elle a levé des fonds pour cette association il y a quelques années.
PSE, créé en 1995, a pour but de sortir les enfants de la rue, et au début d’une décharge qui a maintenant disparue.
Pour faire simple, chaque enfant qui se rend à l’école au lieu de travailler, rentrera chez lui le soir avec du riz pour nourrir sa famille.
Le programme permet aujourd’hui aux étudiants de sortir avec un diplôme en poche, que ce soit en informatique, en commerce, en hôtellerie ou mécanique…
Près de 6500 enfants sont pris en charge chaque année, 6000 repas sont servis au quotidien et il y a 1500 consultations médicales par semaine !
Après cette visite forte en émotion, les français se rendent au restaurant de l’association où pratiquent les étudiants en restauration/hôtellerie. En plus de se régaler, c’est l’occasion de vraiment savoir où va l’argent et de se sentir utile à une belle cause !
Il est temps de laisser Marc car nous devons récupérer les visas laotiens, trouver un nouveau téléphone à Delphine, acheter des médicaments non-contrefaits, et se décider avec quelle compagnie de bus ils iront à Krakor.
Quand ils rentrent chez Sophoan, mission accomplie sauf pour le bus… La vendeuse a été tellement désagréable qu’ils n’ont pas acheté chez elle !
Alban est à Siem Reap, Marc s’y rend demain… Pourquoi ne pas changer les plans et faire encore un bout de chemin avec ces deux bons compagnons de voyage ?
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Point situation Coronavirus :
A ce stade de l'évolution de l'épidémie (fin janvier donc), les Chinois se voient refuser la location de chambre dans les hôtels ou les guesthouses au Vietnam et au Cambodge. Ils seront de toute façon vite sommés de retourner en Chine.
Mon ami Marc est français, originaire de Chine. Sa tête, pourtant toujours souriante, inquiète quelques chauffeurs de tuk-tuk. Dans une ou deux auberges de jeunesse, il doit même montrer son passeport français afin d'avoir le droit de louer un lit...
Bisous Cambodgiens
Le Castor du 92
P.S 1 : plus de photos dans l'album du Cambodge - Kampot - Koh Rong Sanloem
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