Siem Reap et la découverte d'un des joyaux de l'humanité (Cambodge)

29 janvier  2020 - 04 février 2020

Encore des aux revoirs avec Sophoan et sa famille. Mes maîtres ont vraiment été touché de l’hospitalité cambodgienne. La prochaine fois qu’ils se reverront ce sera sûrement quelque part en France, sans attendre la prochaine décennie !


Le chauffeur du minivan est un vrai pilote ! Il conduit à la mode locale mais toujours en respectant les temps de pause ! Il faut avouer que la route qui mène de la capitale du Cambodge jusqu’à une des destinations d’Asie les plus prisée, est parfaite.
Tout ce passe bien jusqu’à la gare de bus de Siem Reap où il exige que les passagers descendent du van. Il affirme ne pas avoir le droit de rentrer dans la ville avec son engin.
L’armée de chauffeurs de tuk-tuk qui vide le coffre et le toit des bagages des touristes, confirme le fait que la mafia des tuk-tuks de Siem Reap est visiblement bien organisée !
Arrivé à l’auberge, Guillaume appelle la compagnie pour savoir où sont les chaussures que sa blonde a oublié dans le van. C’est sans surprise qu’on lui indique que le chauffeur vient de les déposer à l’agence, à deux pâtés de maison de l’auberge…

Je retrouve mon ami Alban qui loge dans le dortoir d’à côté, et une fois n’est pas coutume, il a déjà un peu repéré la ville avant mes maîtres !
Une bière plus tard, c’est Marc qui rejoint mon trio de français. Ca y est mon groupe est prêt à se lancer à la découverte de cette ville et surtout de ses environs !
Fatigués du trajet, mes quatre humains ne peuvent résister à l’appel du loklak servit en bord de rivière, par un des innombrables stand de street food.
En dessert, les garçons ont la mauvaise idée de goûter au scorpion et serpent grillés. Pas terrible…
Delphine s’en sortira mieux avec sa crêpe glacée.

Journée repos et magasinage ! Après un succulent déjeuner au Meng café, mon groupe traverse la ville et se met en quête de vélos. Ma maîtresse opte pour la réservation d’un vélo électrique. C’est un français qui gère la boutique et il semble heureux de donner pleins de conseils à mon groupe.
Il semble plus difficile de trouver un tuk-tuk honnête pour aller jusqu’à la ticketerie.
Après plusieurs essais infructueux, mon maître aborde Phanna qui accepte d’emmener les touristes pour le « bon prix ». Il parle bien anglais et est attentionné. Le must étant sa glacière depuis laquelle il offre des serviettes fraîches parfumées à la citronnelle. Quel délice avec la chaleur et la poussière environnante !
Une fois de retour en ville avec les tickets en poche, Delphine note le numéro de téléphone de Phanna juste au cas où…
Les garçons récupèrent leurs vélos et suivent Delphine qui prend ses marques avec son e-bike, malgré la circulation plutôt dense.
Le groupe se retrouvera au Laundry bar pour jouer au billard, mais va se coucher tôt.

Non loin de la ville de Siem Reap, il y a donc le plus grand et le plus vaste complexe religieux d'Asie de sud-est : Angkor ! Composé d'un ensemble de ruines et d'aménagements hydrauliques, Angkor fut une des capitales de l'Empire Khmer, existant approximativement du IXe au XVe siècle. Les différents rois (Jayavarman II, Yasovarman Ier...) ont érigé des temples plus impressionnants les uns que les autres, hindouiste puis boudhiste. La capitale, à son heure de gloire, couvrit une superficie de 1 000 km2 et comptait pas moins de 750 000 habitants.

TEMPLES D'ANGKOR - JOUR 1 : La petite boucle en sens inverse et en vélo

C’est à 4h30 que sonne le réveil ! Il fait nuit quand mes maîtres enfourchent leurs deux roues. Alban et Marc sont déjà prêts, les quatre voyageurs se mettent en route en direction du fameux site d’Angkor !

Après 7 kilomètres, ils sont bien réveillés, et pour ne pas faire "cliché", ils se rendent à Angkor Wat (début XIIe) pour assister au lever du soleil.
La foule se presse déjà pour attendre l’astre depuis le meilleur point de vue. Guillaume se met en quête d'en trouver un autre, plus au calme.
Il vient chercher ses compagnons quelques minutes plus tard, sourire aux lèvres. Les voilà qui s’installent pas tout à fait en face du temple, mais la densité humaine a fortement chuté.
Le temple qui se devine à peine au début, devient une ombre, puis quelques détails deviennent visibles avant d’être finalement clairs.
La beauté de cette construction du début du XIIème siècle coupe le souffle des baroudeurs, même s’ils n’ont pas le droit au lever de soleil du siècle.

Les quatre amis sont enfin à ce qui pourrait être la destination phare de leur voyage !

Ils décident de laisser les autres touristes s’agglutiner dans le bâtiment le mieux préservé de tout le site, et pédalent jusqu’au lac de Srah Srang afin de petit déjeuner avec de magnifiques couleurs.

Delphine met son vélo en charge et mon groupe franchît la porte de Banteay Kdei.
Le soleil offre des teintes orangées dans ce qui restera le temple préféré de mon maître.
Complètement laissé « dans son jus », la nature y reprend ses droits. Si j’y ajoute le fait que mes français ont eu la chance d’être seuls durant toute l’exploration de ce bâtiment de la fin du XIIème siècle… et toujours sacré pour les boudhistes.
La visite commence bien !

S’en suit Ta Prohm de la fin du XIIème siècle également. Celui-là, tu l’as sûrement déjà vu sachant que Tomb Raider et Indiana Jones y ont été tournés. Sisi, souviens toi, des arbres aux racines gigantesques (des fromagers) qui sont parfois à l’origine d’écroulement de tours ou de murs.
Tu peux aussi avoir l’impression que tantôt l’arbre soutient les vieilles pierres, leur permettant de tenir encore et encore !
Il y avait plus de monde, et des travaux de rénovation nous empêchant d’en voir le centre.

Il n’est pas 10 heures et la soif se fait déjà sentir. Une coco aide à vite reprendre des forces, alors que mon groupe s’amuse à observer la livraison de glace, découpée à la scie et à la hache évidemment rouillées. La vitesse d’exécution du livreur était néanmoins impressionnante !

Le détour vers Ta Nei (fin XIIe) se mérite : il faut pédaler hors des routes goudronnées ! Après plusieurs alternances entre un chemin de terre ou de sable, nous y voilà enfin.
Les tuk-tuks s’y rendent peu, les vadrouilleurs ont la bonne surprise de ne trouver qu’une poignée de touristes sur place ! Tous sont en vélo.
La jungle fait régner sa loi dans l’enceinte de ce petit temple. Il faut escalader quelques pierres afin de s’y promener.
Une surprise attend les quatre amis à l’arrière du bâtiment, des fouilles archéologiques sont en cours.
Et je me suis même amusé à me cacher. N'hésitez pas à me retrouver sur cette photo !

Le pyramidale Ta Keo (fin Xe), les petits mais bien préservés Chau Say Tevoda (début XIIe) et Thommanon (début XIIe) sont des stops courts mais nécessaires avec la chaleur environnante.

Quelques coups de pédales plus tard, mon groupe pénètre dans la cité d'Angkor Thom par la Victory Gate. Ils y sont accueillis par des statues de démons et de soldats, 3 gros visages sculptés les attendent fermement en haut de la porte. 

Ils décident de rouler jusqu’à Khmoch Gate (fin XIIe), qui ne vaut pas les efforts dépensés sur la piste chaotique qu’ils empruntent. Mis à part qu’ils ne croiseront personnes pendant le trajet !
La porte très isolée est la copie conforme de celle qu’ils viennent d’observer mais moins bien conservée.
Néanmoins le silence qui y règne et ces visages attaqués par le temps ont quelque chose de vraiment mystique !

Respectueux de la sérénité environnante et perdus dans leurs pensées les quatre français empruntent cette chaussée pas fréquentée des touristes, ils ne croiseront que quelques singes et des travailleurs peuplants les sous bois.

La frénésie relative après cette courte relaxation leur rappelle où ils sont… Les voici devant l’emblématique Bayon (fin XIIe), le temple aux 250 visages. 

Ces sculptures ont quelque chose d’impressionnant, mais hélas l’étage est interdit au publique pour rénovations. Fort heureusement rien que les bas-reliefs valent le détour !

Après une pause déjeuner bien négociée, le goupe se balade entre les terrasses des éléphants et du roi lépreux (fin XIIe).

Il y a pas mal de singes, les touristes les nourrissent et leur courent après dans l’espoir de décrocher le cliché de l’année…
Mes maîtres et leurs amis préfèrent enchaîner les kilomètres. L’époustouflant Baphuon (qui a été reconstruit sans plan - début XIe) offre une vue à 360° sur Angkor Thom et crois moi ça vaut le coup de monter toutes ces marches sous cette chaleur ! Et en plus, à la sortie, on peut admirer une gigantesque statue de Boudha couché (9m de haut - 70m de long), construit à même le mur.

Il paraît que le coucher de soleil est un must à observer depuis Bakheng (fin IXe), et les places sont limitées !
Mes cyclotouristes du jour sont dans les derniers acceptés sur site. Le ciel est nuageux et la vue n’est pas si incontournable que ça… Mes humains décident de ne pas attendre que l’astre se cache et enfourchent leurs vélos en direction de la très bien conservée porte sud. Cerise sur le gâteau, le soleil pointe le bout de son museau !

Le retour vers la ville se passe sans encombres, les vélos se frayants un chemin dans la circulation, plus vite que les tuk-tuks.
Les amis vont se ressourcer au Meng Cafe, qui a tout l'air de devenir leur QG, avant de s’écrouler de la fatigue de cette belle journée.

TEMPLES D'ANGKOR - JOUR 2 : Les temples éloignés avec Phanna et sa voiture

Il est 8 heures quand le cambodgien vient chercher mes touristes. Souviens toi, c’est le chauffeur de tuk-tuk que mes maîtres ont rencontrés il y a deux jours. Il partage une confortable auto avec son frère et il guidera les français pour la journée.

La journée commence au Banteay Samre Temple (milieu XII) et les magnifiques teintes orange du soleil levant. Comme le site est un peu éloigné et qu’il est encore tôt, seulement deux autres touristes et leur guide s’y promènent.

Quand les quatre amis demandent à Phanna de les conduire au Phnom Bok Temple (début Xe), le cambodgien est étonné. Les touristes ne vont pas là bas ! Lui-même n’a jamais monté les 652 marches qui y mènent.
Il décide donc d’accompagner ses touristes, il faut avouer que l’ascension est longue et le soleil commence déjà à taper.
La vue, bien qu’un peu embrumée, offre un obstervatoire splendide sur la campagne cambodgienne. Il n’y a effectivement aucun autre touriste pour s’extasier devant les frangipaniers qui reprennent leurs droits sur les pierres centenaires.

De retour à la voiture, Phanna offre ses fameuses serviettes fraîches à la citronnelle.
Il n’en faut pas plus pour revigorer ses clients, et il les dépose au Musée Cambodgien des Mines Terrestres.
Il faut savoir que les américains ont largué plus de bombes sur le Vietnam, le Laos et le Cambodge durant la guerre du Vietnam que pendant la seconde guerre mondiale.
En addition avec la guerre civile, les Kmers Rouges et l’occupation vietnamienne…
Cela fait du Cambodge le pays le plus miné au monde !
Le fondateur Aki Ra a posé une partie de ces mines pendant plusieurs années de guerre.
Depuis les années 90, il s’est donné comme mission de déminer le pays. Peut-être quelque part pour essayer de se racheter ?
Il a créé une association, le musée et a organisé et amélioré le déminage au Cambodge. 
Aujourd’hui, il a les moyens de recruter et d’agir plus efficacement, et les bénéfices du musée vont à l’orphelinat (juste derrière) qui accueille les enfant victimes des mines antipersonnel.

Après le déjeuner, mes français se retrouvent devant les porte du temple qui les a décidé à engager un chauffeur : Banteay Srei.
Sophoan avait insisté afin que mes maîtres s’y rendent, ils ont bien fait de suivre son conseil avisé !
La citadelle des femmes date du Xème siècle, les bas-reliefs et les statues de grès rose sont très bien conservés. De plus, il est entouré de verdure !
Il est petit mais splendide, peut-être le plus beau du site ?! 
Les amis sont unanimes : c'est définitivement un incontournable !
Et photo insolite en rentrant sur le parking : un chauffeur de car dormant dans son hamac installé dans la soute à bagage. Tellement ingénieux ces cambodgiens !

Delphine, Marc et Alban admirent le coucher du soleil au sommet du Pre Rup Temple (milieu Xe). Mon maître préfère profiter des belles couleurs orangées au pied des marches de l’édifice.

Phanna laisse ses clients du jour au meilleur stand de fruit shake de Siem Reap, où ils se ressourcent en bord de rivière.

TEMPLES D'ANGKOR - JOUR 3 : la grande boucle en tuk-tuk

Panha, le frère de Phanna, récupère les quatre voyageurs avec son engin. Direction la grande boucle, Bayon en moins. Certains sont mieux réveiller que d'autres...
Ils commencent donc par visiter le grand Preah Khan (fin XIIe). Il y a peu de monde, les français peuvent donc fureter à loisir tous les recoins du temple.

Neak Pean (fin XIIe) est au milieu d’une île.  
Ta Som (fin XIIe) et son arbre géant qui recouvre une porte; Delphine a été la première à trouver ce bijou de la nature !

Ils finissent la matinée en découvrant le magnifique East Mebon (milieu Xe) et ses statues d’éléphants.

Après un déjeuner en plusieurs étapes, il est temps d’attaquer le clou du spectacle…

Ce joyau de l’humanité est le symbole du Cambodge, et est représenté sur le drapeau national.
Oui, tu as deviné c’est bien Angkor Wat !
Ma maîtresse et Marc ont la bonne idée d’insister pour faire une visite guidée. Le cambodgien promène ses touristes dans le temple en leur expliquant pleins de détails que je passerais ici.
Le plus impressionnant étant que le centre de cette addition de bâtiments du XIIème siècle est le point 0 ! En effet, si tu poses une boussole par terre au croisement de deux couloirs au milieu du bâtiment central, un couloir va vers le nord, un au sud, un à l’est et le dernier à l’ouest.
Ce temple est toujours sacré pour les boudhistes, et de nombreux moines y viennent prier.

Malgré le monde, les français prennent leur temps, flânent dans les nombreux couloirs et bâtiments, admirent les fresques en superbe état de conservation. 

Il ne manque que deux choses aux quatre amis pour finir cette journée en beauté : voir les lumières du coucher de soleil sur Bayon et un dernier repas en street food à Siem Reap.
Choses faîtes pour clôturer cette étape du voyage de mes maîtres.

Ils ont vraiment apprécié cette semaine avec Marc et Alban !
Si tu vas un jour visiter ce site, loue un vélo ! C’est vraiment le meilleur moyen de profiter du lieu malgré la chaleur.

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Point situation Coronavirus :
Les chinois ne voyagent presque plus, ils sont tous confinés dans leur pays.
Ca pourrait bien expliquer l’agressivité des chauffeurs de tuk-tuk dans Siem Reap… Une très grosse partie de leur clientèle manque à l’appel…
Egoïstement, mes maîtres se rendent bien compte de leur chance de pouvoir gambader dans une des plus importante destination touristique du monde, sans trop de touristes. Il faut avouer que c’était un soulagement de ne pas voir débarquer un car de chinois devant chaque temple…

Bisous Cambodgiens

Le Castor du 92

P.S 1 : plus de photos dans l'album du Cambodge - Siem Reap 

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