L'expédition pour les rizières millénaires ! (Luçon - Philippines)
28 novembre 2019 - 05 décembre 2019
Angeles, Philippines.
A peine descendu de l’avion, mes maîtres découvrent que Delphine était assise près d’une potentielle star de Singapour. Ce jeune homme représente la cité-état pendant les Sea Games, sorte de JO asiatiques.
Notre première nuit dans ce pays se déroule bien, même si les voyageurs pensent être dans un hôtel de passe pour retraités australiens et américains.
Néanmoins, ils peuvent déjà ressentir l’humeur joyeuse et le sourire toujours présent de la tenancière.
Dans ce pays, on se déplace en tricycle. La première expérience fut mémorable avec Guillaume derrière le chauffeur, tandis que Delphine et moi étions dans le side-car. Ausitôt arrivés à la gare que l'on saute dans le bus en direction de Baguio.
Le trajet de 180kms prendra 5h30 au lieu de 3h. C’est avec mal aux pattes qu’ils arrivent à la porte d’entrée de la Cordillère, à plus de 1500 mètres d'altitude.
Fatigués, ils vont faire un tour dans cette ville montagneuse où le bruit et la pollution les agressent tout de suite !
Singapour était paisible, Baguio semble vraiment plus peuplée. Les bus flambants neufs ont laissé place aux Jeepneys et leur vieux moteur diesel, un concert de klaxon incessant mais nécessaire pour remplacer un code de la route et des feux de signalisation inexistants…
Il faut vite oublier la priorité piétonne, et prendre une bouffée d’air avant de croiser une Jeepney.
C’est naturellement que le premier réflexe des français est de se réfugier au parc Baguio Plaza, et au "Oh My Guly", restaurant en hauteur avec une superbe vue sur le parc et un bon bout de la vallée.
C’est après une nuit agitée dans cette ville moyennement sympathique que mes maîtres regrettent d’avoir booké 2 nuits en avance. Une fois cette erreur identifiée, il ne leur reste plus qu’à profiter autant qu’ils le peuvent de la suite de leur séjour icite…
Il faut avouer que monter dans une Jeepney est une expérience incroyable ! Moyen de locomotion vraiment pas cher, le plus de gens possible s’entassent sur les bancs, ceux qui arrivent ensuite n’ont qu’à se tenir au véhicule depuis le marche pied à l’arrière… Le must étant de passer son argent de main en main jusqu’au chauffeur, qui retourne la monnaie de la même façon tout en conduisant.
Même si la ligne est bien définie, il n’y a pas d’arrêt ou de plan, il suffit de crier pour que le chauffeur arrête l’engin, et de descendre en se faufilant entre les jambes des autres passagers. La conduite est brutale, il n’est pas rare de voir les passagers glisser sur le banc quand le bus freine brusquement ou accélère trop fort dans un relent sombre de diesel.
De plus, chaque Jeepney est unique, l’originalité de la peinture de la carrosserie n’a d’égale que la créativité de l’artiste qui l’a imaginée.
C’est par ce moyen de transport que les français se rendent, parfois non sans peine jusqu’au traditionnel village Tam Awan. Les artistes Ifugaos y exposent encore quelques créations.
Un tour de Jeepney plus tard et les voilà au Ben Cab Museum, ses œuvres Ifugaos et son jardin reposant où il fait bon respirer de l’air pur !
Dernière soirée haute en couleur avec un défilé de mode sur une place public, avec comme thème Geisha-Cosplay.
Il est 5h15 du matin quand mes maîtres doivent acheter leurs billets pour le bus de 8h30 en direction de Sagada. Une fois encore, il faut bien compter 6h30 pour parcourir 180kms en montagne. Il fait beau et la route est juste magnifique ! Même si le décalage entre les rizières et les habitations presque jamais finies est étonnant.
Les français auront le temps de sympathiser avec Erik, un suédois, et Jaime l’espagnol, avant d’arriver à Sagada.
Mes maîtres ont la bonne surprise de découvrir leur hôtel, Nuestra Hogar Lodge, tout juste sortit de terre quelques mois auparavant.
Comme beaucoup de bâtiments au Philippines, il n’est qu’à moitié fini ! Pas de soucis, le propriétaire leur laisse une grande chambre avec deux lits doubles et une salle de bain privative. Le top étant d’avoir de l’eau chaude !
Une balade afin d’apercevoir quelques cercueils suspendus, première fois que je vois des humains faire ça avec leurs morts ! J’apprendrais plus tard que ces cercueils sont réservés aux païens, ou aux habitants de cette région qui en font la demande de leur vivant.
Cette façon de traiter les morts a rendu célèbre cette ville qui se compose d’une rue « touristique » seulement. Tous les locaux sont guides ou travaillent dans l’hôtellerie et la restauration.
En parlant de guide, nous voici avec Abo qui emmène mes aventuriers dans le trek des Caves Connection. Des cercueils sont entassés près de l’entrée de Lumiang Burial Cave, ceux-ci étaient réservés pour les victimes de maladies contagieuses.
A cause des chauves-souris, je préfère rester dans le sac de Guillaume. Vu la façon dont mon abri de fortune bouge sans arrêt, je comprends que la progression n’est pas évidente !
Il faudra que mes maîtres jonglent entre la marche à travers une rivière souterraine, descendre des rochers plus ou moins glissants, passer par des endroits étroits sans regarder le vide d’un côté, escalader des roches coupantes et évidemment se faufiler dans des trous qui sembles minuscules en se contorsionnant !
Abo connaît ces grottes par cœur et il veille, avec sa lampe à pétrole, à ce que rien de fâcheux n’arrive aux français !
Il leur propose même de se rafraîchir dans un lac souterrain vers la Sumaging Cave en fin de visite. J’y plonge avec plaisir aussi !
Un repas avec vu sur les rizières ne se refuse pas avant de… Retourner voir des cercueils suspendus ! Et comme cette balade macabre ne suffit pas, un autre guide nous fait passer par le cimetière catholique.
Dîner avec Jaime et Erik autour d’un traditionnel Adobo, avant de passer une dernière nuit à Sagada.
Après quelques heures en bus, les baroudeurs arrivent à Banaue sous un temps froid et pluvieux. Ils sont très chaleureusement accueillis par Randy qui leur explique tout ce qu’il faut savoir du trek des rizières les plus connus du pays.
Après un rapide casse-croûte avec Jaime, croisé par hasard, ma maîtresse se fait piquer par une espèce de taon près de l’oeil. Et comme c’est douloureux et que ça enfle, les humains décident d’avoir un avis médical, surtout avant de commencer le trek de 3 jours.
Un aerius et un peu d’huile essentielle de lavande plus tard, et la voilà de nouveau prête à prendre la route !
Au petit matin ils font la connaissance de Vincent, 70 ans, leur guide pour ces prochains trois jours dans la jungle et la montagne.
Il fait très humide et une pluie fine les accompagnera presque tout le long de ces 17 premiers kilomètres ! Néanmoins, ils peuvent avoir un bon aperçu du panorama qui les attend pour ces prochains jours. Jungle, boue, rivière, petits villages et rizières en terrasse à perte de vue.
En chemin, ils rencontreront Justine et Xavier, un couple de français qui voyage sac au dos durant deux mois et demi en Asie pour leur lune de miel !
Ils auront la bonne surprise de les retrouver le soir dans leur auberge à Cambulo. Les quatre français profitent d’un plat chaud et foncent vite au lit, alors que leurs chaussures sèchent au coin du feu…
La nuit a été courte, un typhon a traversé les Philippines plus de 500kms au sud (que des dégâts matériel heureusement). Et même si c’est loin, la violente pluie battante a réveillée les voyageurs ! Je n’ose même pas imaginé ce qu’ont vécu les gens plus proche de ce phénomène.
Vincent est en forme et il commence la journée par un tour dans le village. Il voulait que ses français chantent avec les enfants de l’école, mais le bâtiment est fermé à cause des trombes d’eau tombées dans la nuit…
Cette deuxième journée est rythmée par la pluie incessante pendant les 7kms de marche. Quand le petit groupe arrive enfin à Batad et ses rizières en terrasse de plus de 2000 ans, une épaisse brume recouvre la vallée…
Fort heureusement, il y a du vent et la scène se découvre rapidement ! L’impressionnante vue de ce travaille ancestrale redonne le sourire et des forces aux humains.
Et des forces ils vont en avoir besoin ! Vincent les emmène déjeuner 700 marches plus bas, à la chute d’eau. Normalement on peut s’y baigner, mais le débit est trop important à cause des événements de la veille… Mes maîtres, Justine et Xavier profitent de leur sandwich, obnubilés par la puissance de l’eau.
Au moment de remonter et peinant dans l’interminable escalier en roche, ma maîtresse ne peut s’empêcher de penser : si notre guide de 70 ans peut le faire, alors moi aussi !
Elle se ressourcera à mi chemin avec une Buko coco bien méritée !
En arrivant de l’autre côté de la vallée, dans le village de Batad où ils passeront la nuit chez Rita’s, leur premier réflexe est de commander des bières fraîches sans détourner l’œil de la vue qu’offre l’auberge. Xavier et Justine rejoignent mes maîtres pour le dîner et négocient de profiter de la douche chaude !
Les français apprennent que leurs hôtes possèdent une quinzaine de rizières, éparpillées dans les terrasses qui étaient là « before Christ » comme ces fervents philippins aiment dire.
Pancakes, lever de soleil et thé avec vue sur les rizières millénaires ne sera pas le pire souvenir de ce périple !
Petite journée avec seulement 5kms de chemins de montage. Avant de quitter Batad, le plus vieux guide du coin nous montre la maison qu’il est entrain de se construire. Mes maîtres sont heureux de se dire que cette excursion va participer aux travaux.
Le typhon a disparu au large des côtes mais les averses s’enchaînent toute la matinée.
La fatigue se fait sentir et les 3 humains ne sont pas mécontents de retrouver leur chauffeur de tricycle et de se poser chez Randy’s.
Il leur faut reprendre des forces avant les 9h de bus qui les attendent, et de nuit…
C’est au 7th heaven qu’il rencontrent deux autres français : Clélia et Vincent. Il semble qu’ils vont suivre le même itinéraire. Peut-être que mon couple de backpackers les recroiseront ?
Idem pour Justine et Xavier, que Delphine aperçoit rapidement dans le car qui part une heure avant celui de mes maîtres…
En parlant de bus, le nôtre vient d’arriver… Nous prenons la direction de l’inévitable capitale des Philippines : Manille !
Bisous Philippins
Le Castor du 92
P.S 1 : plus de photos dans l'album des Philippines - Luçon
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P.S 3 : Voici un aperçu de notre itinéraire dans les montagnes