Semaine 68 - Des spartans, des ambrosias et des goldens (Colombie-Britannique)

28 septembre 2018

Semaine 68 - Des spartans, des ambrosias et des goldens (Colombie-Britannique)

Bon matin,

C’est reparti dans les spartans. Il fait froid mais cela n’empêche pas mes maîtres de picker 8 bins. Belle performance quand on connaît la petite taille de ces pommes !
Seul point noir de la journée, Guillermo perd son téléphone intelligent dans les rangs d’arbres. Evidemment à un endroit où l’herbe n’est pas tondue… Après avoir cherché près d’une heure pour finir cette journée harassante, l’équipe rentre enfin au campement.

Alors que les filles restent se reposer, Guillermo, Victor et Guillaume prennent le chemin du terrain de foot. Cette soirée est signe de retrouvailles avec la gang de mexicains avec qui ils jouaient deux mois plus tôt.
Daniel, Nico et Gabriel, les amis de mes maîtres qui travaillent aussi pour BJ sont de la partie.
Tout le monde est content de se retrouver, chacun discute de ses expériences de travail et on joue !

Ce matin, c’est la fin des spartans. Marcel demande à mes maîtres et leurs colocs’ de terminer tous les arbres, même s’ils ne peuvent pas remplir une bin. Après une négociation bien gérée par les français, la demi-bin sera payé 30$ (au lieu de 25$ pour une bin complète). Ils peuvent se vanter d’avoir eu le meilleur prix jamais payé pour des spartans ! Le contremaître a tellement peur de son boss qu’il les payera de sa poche…
Après les spartans, les pickers enchaînent directement sur les ambrosias.
Ils sont heureux que le prix de la bin repasse à 30$ comme avant. Mais le cupide fermier a plus d’un tour dans son sac ! Et le premier bloc semble malade… Il y a très peu de pommes à picker, certains arbres sont morts…
Heureusement, le 2^ème bloc de la journée a des pommes de la taille d’une tête de bébé, comme le souligne Gabriel, un québecois.
Fatigué et gelé, mon équipe de colocs’ rentre au camp et s’endort vite pour être en forme pour la journée du lendemain, que le contremaître a promis de « meilleure ».

Le début de matinée est difficile pour les mains. Les pommes sont légèrement humides, et il fait toujours froid. De plus, elles ne sont pas plus grosses ni plus nombreuses que la veille ! Mes maîtres commencent dans une ligne avec de tout petits arbres. Le bloc suivant aura des pommiers de plus de 4 mètres de haut mais avec peu de pommes… À la fin de la journée, je m’amuse à observer la guerre que les pickers se livrent entre eux. Tout le monde est fatigué, ils en ont marre de ces deux jours de mauvais picking. Et comme ils veulent tous rentrer se reposer, c’est à l’équipe qui finira le plus vite sa bin ! Tout le monde va donc le plus vite possible et les lignes pratiquement désertes s’enchainent à une vitesse folle.

Ma maîtresse me fait même la frayeur de tomber deux fois de son échelle aujourd’hui. Elle s’en sort plutôt bien, avec juste un bleu sur la jambe.
Pour se changer les idées, c’est au tour de Guillermo de jouer le film qu’il a choisi. « La Lengua de las mariposas » clôture la boucle des films de chaque pays des colocs’. Ce film retrace les débuts de la guerre civile en Espagne, du point de vue d’un enfant.

Petite journée de picking ce jeudi. Tout le monde semble soulagé de pouvoir prendre une bonne demi-journée de repos.

Mon couple de français en profite pour s’atteler à la fabrication d’une vidéo pour un concours. Ne t’en fait pas, je te ferais savoir quand elle sera prête ! L’équipe se couche tôt, car demain ils attaquent les ambrosias dans le verger non-organique, et là ils espèrent bien rentabiliser leur temps.

Il a pas mal plu cette nuit, et au réveil tout est encore trempé. Marcel leur demande malgré tout d’être présents à 7h au verger. C’est démotivée que l’équipe prend la route, sachant que le picking risque d’être plutôt désagréable…
C’est un Marcel, avec une tête désolée, qui arrive en retard. Il leur dit que c’est trop mouillé pour travailler, et que tout le monde peut prendre sa journée !
Même moi je comprends qu’il y a un gros problème d’organisation dans cette ferme… Faire déplacer une dizaine de travailleurs pour rien, tout ça parce que le boss ne sais pas lire dans les nuages !
Les colocs’ ne se laissent pas abattre et passent leur journée dans leur pub favori. Burgers, bière, billard, fléchettes et internet (très) haut débit les occupent sans qu’ils ne voient le temps passé. Ils décideront également de lancer une nouvelle semaine de cinéma, avec tirage au sort des genres de films.
De retour au trailer, c’est Delphine qui a l’honneur de diffuser « Valse avec Bachir ». Ce film d’animation poignant en apprend un peu plus aux colocs’ sur la guerre du Liban.

Matin humide. Ce coup-ci, nous prenons les devants avec le contremaître, et mes humains le préviennent qu’ils seront au travail pour 9h sauf contre-ordre. Delphine semble soulagée de gagner ces deux précieuses heures de sommeil.

Une fois au verger, les lignes d’arbres sont rouges de belles pommes ! Enfin une bonne nouvelle. Malheureusement, à 16h30, tout le monde doit stopper à cause de la pluie.
Fatigués et mouillés, mes français décident de faire un détour par la ferme de BJ, pour prendre une bonne douche chaude. La première de la semaine !

Je ne saisis pas tout de suite ce qu’il se passe ce matin, nous passons devant le verger de BJ mais sans nous arrêter… Je reconnais quand même où on s’arrête, j'y suis venu une fois. Mes maîtres ont décidé d’arrêter de picker pour BJ l’exploiteur, et préfèrent travailler pour Aman et Pama. Le couple de fermiers les avait embauchés une semaine pour les cerises, et c’est avec plaisir qu’ils se retrouvent. Toujours des pommes au programme, mais cette fois-ci se sont des Goldens. La bin est à 25$, mais c’est du full picking, autrement dit on ne laisse rien dans l’arbre.

Alors que les hispanophones s’en mettent plein les poches chez BJ, mes maîtres pickent des pommes délicates dans la bonne humeur.
Ils ont fait le choix de gagner moins, mais de travailler pour une petite exploitation, et pour des gens qu’ils apprécient. Bon Aman est la sœur de BJ… Mais ils semblent être totalement à l'opposé en termes de management.
Ces pommes sont vraiment facile à abimer, et mes maîtres doivent redoubler d’effort pour ne pas en « bruiser » trop.
Guillermo tente de divertir tout le monde avec son film « Sacre Graal » des Monthy Pythons, mais l’humour anglais n’a plu qu’à Delphine… Il est temps d’aller se coucher, avant de retourner chez Pama et Aman avec mes amis hispanophones.